120 personnes à Châteaubriant pour un ciné-débat autour des polluants éternels
Le Tour de France des PFAS, initié par Nicolas Thierry, député de Gironde, a fait une étape ce vendredi 24 novembre à Châteaubriant, à l’invitation du député Jean-Claude Raux. L’occasion de dévoiler publiquement les résultats des tests effectués sur des habitant·es de la circonscription. Résultats ? 10 habitant·es de Loire-Atlantique sur 10 sont contaminé·es au PFAS. Un pas de plus qui confirme sans surprise l’ampleur du scandale environnemental et sanitaire.
Merci aux 120 citoyen·nes qui étaient présentes, des remerciements particuliers aux personnes qui s’étaient portées volontaires pour être testées aux PFAS, aux maires et élu·es et une pensée amicale à Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente du conseil départemental et Nicolas Thierry, député de Gironde.
Mais où sont les pouvoirs publics ? Que font-ils pour nous protéger face à l’exposition aux polluants éternels, ces molécules omniprésentes, dangereuses pour l’environnement et la santé, qui s’accumulent sans que nos organismes ne puissent les éliminer ?
Depuis des mois, le groupe écologiste cherche à provoquer un sursaut de l’exécutif. Si ses alertes restent lettre morte, la population, elle, n’est pas insensible et s’inquiète de plus en plus :
« Quand j’ai lancé l’appel à volontaires pour les prélèvements d’exposition aux PFAS, je ne pensais pas qu’autant de personnes se manifesteraient. » explique Jean-Claude Raux, « Comme pour beaucoup des habitant·es de ma génération, la situation évoque le scandale de l’amiante. Entre le moment où on a su et celui où on a fait quelque chose, il s’est passé 50 ans ! ».
Fabienne, habitante de Châteaubriant, témoigne : « J’en avais un peu entendu parler. Mais j’ai compris qu’il fallait qu’on connaisse mieux ce phénomène et ces implications. Je pouvais participer en me portant volontaire pour ces tests, je l’ai donc fait ». Elle fait partie du panel des 10 Ligérien·nes testé·es. Bien qu’interdit, le PFOA a été détecté dans tous les échantillons, ce qui indique qu’il est toujours présent dans l’environnement… et dans nos corps.
Face à l’inaction, le député Nicolas Thierry alerte :
« Nous sommes donc obligés de prélever des cheveux sur la tête des citoyens pour espérer que l’État réagisse face à ce scandale sanitaire ! Il y a une défaillance coupable des pouvoirs publics, et ceci depuis de nombreuses années. ».
La pollution aux PFAS est partout, dans chaque territoire, Chloé Girardot-Moitié, conseillère départementale (EELV) de Loire-Atlantique confirme :
« Une cinquantaine de sites seraient concernés par une pollution aux PFAS en Loire-Atlantique. La problématique des pollutions et notamment de la qualité de l’eau est majeure dans notre département. Cela doit être une priorité d’action, les contrôles et la réglementation doivent être renforcés. »
Les pistes d’actions sont bien connues, Nicolas Thierry a obtenu une victoire symbolique à l’Assemblée nationale malgré le 49-3 : une hausse de 10 millions d’euros du budget alloué à la prévention des risques liés au PFAS. Le Tour de France des PFAS du groupe écologiste, qui a réuni 120 personnes ce soir à Châteaubriant, se poursuivra dans l’Isère, puis à Strasbourg et Toulouse, afin de continuer à alerter sur la civilisation des toxiques. Et réclamer une réponse urgente et massive.
Le débat a été riche, les expressions variées. Quelles implications sur nos territoires ? Comment lutter en tant que citoyen·nes ? Que faire pour sensibiliser les jeunes ? Autant que questions aux réponses ouvertes. Une chose est sûre : si le gouvernement et les industriels ne bougent pas, nous, ensemble, avons le devoir de le faire. Divers collectifs le font déjà, des initiatives et des voix montent des territoires. Vous pouvez cette pétition « Pour la santé de toutes et tous : agissons pour mettre fin aux polluants éternels ! » : https://petition.qomon.org/pfas/
Vous trouverez ci-dessous le dossier de presse qui regroupe les éléments d’analyse sur les résultats des prélèvements effectués sur 10 Ligérien·nes :