40 ans de statut de la fonction publique !
Aujourd’hui, à l’occasion du 40ème anniversaire de la loi de juillet 1983, qui instituait le statut moderne de la fonction publique, nous réaffirmons notre attachement viscéral au service public et notre soutien à ce statut qui permet aux agent·es d’exercer leurs missions sereinement, efficacement et longtemps !
Je me souviens qu’il y a quelques années, j’avais accueilli une assistante d’enseignement américaine.
Elle écarquillait littéralement les yeux en découvrant le modèle social français. Elle qui devait s’acquitter de dizaines de milliers de dollars pour étudier à l’université publique chez elle et qui réalisait qu’on pouvait ici être soigné gratuitement, faire grève, autant de miracles à ses yeux !
Passons des étoiles aux larmes dans les yeux. Aujourd’hui, à force de transformations, de « modernisation », les mots « dégradations, privatisation rampante, effondrement, déshumanisation », sont fréquemment employés pour décrire l’actualité du service public.
Cette réalité a pour conséquences, pour n’en citer que quelques unes :
⁃ Une perte de sens ou d’attrait pour les agent·es, en poste ou potentiel-les : j’en veux pour preuve le manque de candidat·es aux concours de l’Education nationale, les infirmier·ères qui quittent l’hôpital qui broie les personnels, les difficultés dans les communes pour recruter…
⁃ Une remise en cause du statut trop banale, avec comme dernière illustration les professeurs de lycées professionnels, remplacés demain par des « professionnel•les issu•es du monde de l’entreprise » alors qu’un plan social sans précédent touchera les enseignant•es…
Pourtant, le service public est au centre de la devise républicaine : gage d’égalité, garantie d’une école émancipatrice, d’un hôpital et d’un système de santé qui ne soit jamais à deux vitesses et de collectivités qui répondent aux besoins actuels et futurs.
Les enjeux auxquels nous sommes confronté·es sont inédits : démocratiques, climatiques et sanitaires ; et seule une fonction publique forte, attractive et reconnue, dont le rôle central soit réaffirmé, dont la dimension humaine soit garantie, permettra d’y répondre efficacement.
Les services publics constituent l’ADN de notre nation, oublier leur cadre et remettre en cause le statut des fonctionnaires serait nous condamner à l’échec.