Présence et représentations aux cérémonies du 11 novembre
Cette année, à l’occasion de la commémoration de la Victoire et de la Paix le 11 novembre, jour anniversaire de l’Armistice, et hommage à tous les morts pour la France, je serai aux côtés des élus, associations d’anciens combattants et conseils municipaux des jeunes.
Ce sera l’occasion pour moi d’honorer la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour voir perdurer les valeurs d’humanité et de fraternité qui unissent notre société et qui font la fierté de la France.
Par extension, j’ai une pensée toute particulière pour les victimes actuelles des conflits mondiaux en Ukraine, en Arménie et au Proche-Orient. 39 français-es ont été tué-es depuis le début du conflit à Gaza et 9 compatriotes sont encore portés disparus.
Rappel des présences et représentations :
- le 10 novembre à Mésanger en présence des écoles (représenté par l’équipe parlementaire)
- le 11 novembre à Vair-sur-Loire en présence des élus des communes d’Ancenis-Saint-Géréon, de Pouillé-les-Côteaux, de la Roche Blanche, de Mésanger, et d’Oudon
- le 11 novembre à Bouvron (représenté par Nadine Lucas)
- le 11 novembre à Châteaubriant (représenté par l’équipe parlementaire)
- le 12 novembre à Mouais en présence des élus de la commune de Derval
- le 12 novembre à Marsac-sur-Don
Voici le discours que j’ai prononcé :
…A 5h10, dans le train du Maréchal Foch, train qui était aussi son poste de commandement, le 11 novembre 1918 à Rethondes est signé l’armistice qui prendra effet à 11 heures.
Et c’est donc le 11 novembre 1918 à 11h que les cloches des églises de France annoncent à toute volée l’armistice qui met fin à la première guerre mondiale. Qui aurait pu deviner, quatre ans plus tôt, en août 1914, quand c’était le tocsin qui sonnait pour l’annoncer, que cette guerre serait aussi longue et dure, qu’elle ferait plus de 9 millions de morts dont 1 million 400 m rien que pour la France ? Qui aurait imaginé qu’un quart des jeunes âgés de 18 à 27 ans ne rejoindraient jamais leurs foyers, que 900 jeunes Français mourraient en moyenne chaque jour sur les champs de bataille ?
Sans oublier les 4 millions de blessés que compta notre pays.
Un conflit à nul autre pareil, une hécatombe, une guerre qui ne serait hélas pas la dernière…
Deux ans après, le 11 novembre 1920, le corps du soldat inconnu est transféré sous l’arc de triomphe et la flamme du souvenir sera allumée pour la première fois le 11 novembre 1923.
100 ans plus tard nous sommes réunis à Marsac/Don pour commémorer la victoire, la paix, honorer les soldats qui ont donné leur vie en 14/18 mais aussi tous les morts pour la France, qu’ils soient civils ou militaires, des conflits anciens ou actuels.
Et ce dans un contexte particulier, qui inspire légitimement bien des inquiétudes, j’y reviendrai.
Mais avant cela je souhaiterais vous lire un passage des croix de bois de Dorgelès qui illustre sobrement une scène qui fait suite à de terribles combats.
« Arrivé sur la hauteur, je m’arrête et me retourne pour voir une dernière fois, emporter dans mon âme l’image de cette grande plaine couturée de tranchées, hersée par les obus, avec les trois villages que nous avons pris : trois monceaux de ruines grises.
Comme c’est triste, un panorama de victoire ! La brume en cache encore des coins sous son suaire et je ne reconnais plus rien, sur cette vaste carte de terre retournée. Les Trois-Chemins, la Ferme, le Boyau blanc, tout cela se confond ; c’est la même plaine, usée jusqu’à sa trame de marne blanche, une lande anéantie, sans un arbre, sans un toit, sans rien qui vive, et partout mouchetée de taches minuscules : des morts, des morts…
— Il y a vingt mille cadavres boches ici, s’est écrié le colonel, fier de nous.
Combien de Français ?
Il a fallu tenir dix jours sur ce morne chantier, se faire hacher par bataillons pour ajouter un bout de champ à notre victoire, un boyau éboulé, une ruine de bicoque. Mais je puis chercher, je ne reconnais plus rien. Les lieux où l’on a tant souffert sont tout pareils aux autres, perdus dans la grisaille comme s’il ne pouvait y avoir qu’un même aspect pour un même martyre. C’est là, quelque part… »
L’horreur d’une guerre, qui ne conduit qu’à tout anéantir, mais aussi les massacres, les victimes civiles, nous y sommes replongés par médias interposés depuis presque deux ans, depuis février 2022 en Ukraine, désormais dans une relative indifférence malgré les centaines de milliers de morts qu’on y compte.
Et depuis le 7 octobre dernier au moyen orient dans la guerre entre Israël et Gaza, où plus de dix mille personnes ont déjà laissé la vie, conflit dont personne ne connaît l’issue. Seules une volonté politique forte et des voies diplomatiques, suite à un cessez-le-feu pour d’abord mettre fin aux massacres, permettront d’en finir avec les crimes de guerre. Le droit international humanitaire est un héritage des guerres passées, notamment de la seconde, il doit être respecté, faute de quoi le chaos et la barbarie resteront de mise.
Alors bien sûr nous sommes loin des tranchées de Verdun ou du chemin des dames, loin de l’héroïsme des poilus et loin des champs de bataille sur lesquels des soldats Français ont laissé leur vie en opérations extérieures mais avouons qu’une journée de commémoration comme celle-ci ne peut que nous amener à réfléchir.
Et surtout à espérer que la paix ait encore un avenir sur notre continent et sur notre planète.
Jean-Claude Raux, 11 novembre 2023