Protection de l’eau potable : l’Assemblée n’a pas débattu aujourd’hui, mais elle devra agir demain !

Posté le 03 mars 2025

Placé en 4e position dans la niche du groupe écologiste et social, mon texte n’a pas pu être débattu lors de la niche du groupe le 20 février dernier. La droite et l’extrême droite ont délibérément freiné les débats afin d’éviter de se prononcer sur ces enjeux cruciaux pour la santé des Françaises et des Français. Pour eux, « il n’y a pas le feu au lac », ni sur le plan social, ni sur le plan environnemental. Mais face aux substances toxiques qui contaminent notre eau, l’urgence est bien réelle et brûlante.

Face à la plus grande contamination du XXIe siècle, nous avons coûte que coûte montré que nous étions capables de gagner, de mener jusqu’au bout des combats environnementaux. L’adoption définitive de la proposition de loi contre les PFAS de Nicolas Thierry est une victoire et une première étape pour la protection de l’eau, et je ne doute pas que nous continuerons d’en franchir d’autres.

Ma proposition de loi est à rebours de l’air du temps du moment, celui qui revient sur des acquis environnementaux et qui en stigmatise les défenseurs, mais elle va dans le sens de l’histoire : celui qui nous impose de nous préparer aux crises. Et la crise de l’eau sera majeure.

Néanmoins, au cours de la construction de ce texte et de son adoption en commission, nous avons vu se dessiner des alliés insoupçonnés, des voix s’élever. Collectivement, pour défendre notre bien commun, nous avons pris date. La pollution de l’eau potable ne s’arrête pas à cette date du 20 février. Puisqu’elle va s’aggraver, nous devons intensifier nos prises de décisions.

Puisque le débat nous a été refusé ce jour, dès le 5 mars, le groupe écologiste et social portera un débat à l’Assemblée nationale sur l’échec de la protection de l’eau potable en présence de Madame Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique. Nous attendons toujours la présentation de la feuille de route sur la protection des captages annoncée en 2024.

Je compte, au même titre que les élu·es locaux de toutes sensibilités qui ont alerté sur le mur d’investissements insurmontables à venir, comme les citoyen-nes qui ont exprimé leurs inquiétudes et qui se sont mobilisés massivement, sur un plan à la hauteur de l’enjeu.

Nous avons fait le lit de ce à quoi devra ressembler une législation ambitieuse en matière de protection de l’eau potable.

Merci à toutes et tous, élu·es, citoyen·nes, associations, qui vous battez pour la préservation de notre bien commun !

Malgré tout, la niche du groupe écologiste et social a remporté deux grandes victoires. La première contre les polluants éternels (PFAS), entamée il y a trois ans par Nicolas Thierry. Le texte est donc définitivement adopté et entrera bientôt en application. L’autre, porté par Eva Sas et Clémentine Autain, visant à instaurer un impôt de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches, pour plus de justice et pour la fin de l’immunité fiscale des milliardaires. Le texte doit maintenant être voté au Sénat. En savoir plus : https://www.politis.fr/articles/2025/02/taxer-les-riches-les-ecologistes-gagnent-une-bataille-contre-le-gouvernement/

Qu’à cela ne tienne, dès le 22 février, j’étais à Redon pour continuer de défendre l’eau potable lors de la manifestation « Des poissons, pas des poisons ! 🐟☠️« 

L’eau est un bien commun vital, et pourtant… On ne le répètera jamais assez, elle est plus que jamais menacée. Face à l’urgence environnementale et aux pressions exercées pour affaiblir sa protection, L. Wauquiez en apportant encore la preuve dernièrement, une grande manifestation a été organisée ce samedi 22 février à Redon.

Moins de 10 % des cours d’eau du territoire sont en bon état. Partout, les molécules chimiques issues des pesticides et des polluants industriels se retrouvent dans l’air, la nourriture et l’eau. De nombreux riverains et agriculteurs tombent malades, certains en meurent. Les captages d’eau potable ferment les uns après les autres, les coûts de traitement explosent et ce sont les consommateurs qui en paient le prix, alors que le principe du pollueur-payeur devrait s’appliquer. Pendant ce temps, les sécheresses et les inondations se multiplient, rendant encore plus fragile un équilibre déjà mis à mal par la destruction des milieux naturels.

Un espoir existait pourtant. Le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du bassin de la Vilaine, en cours de révision, prévoyait des avancées importantes pour protéger les zones humides et limiter l’usage des pesticides ! Mais il a suffi d’une manifestation de la FNSEA à Redon, le 3 décembre dernier, pour que certains élus cèdent et reviennent sur ces engagements. Partout en France, les mêmes reculs s’observent sous la pression des lobbys agricoles et industriels.

Face à cette situation, la mobilisation citoyenne est essentielle. Il faut exiger des choix politiques clairs et courageux : interdire l’usage des pesticides autour des captages d’eau potable, répartir équitablement la ressource en eau, protéger les milieux naturels et soutenir une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement et de la santé.

Le 22 février, les citoyennes et citoyens doivent faire entendre leur voix. Les élus du territoire, parmi lesquels Marie Mesmeur, Tristan Lahais, Daniel Salmon, Mathilde Hignet, Mickael Bouloux et Chloé Girardot-Moitié, étaient présents et en soutien. Leur engagement montre que des alternatives existent, mais elles ne pourront aboutir que si la mobilisation est massive.

L’eau est un bien commun, elle ne peut être sacrifiée aux intérêts privés. Il est temps d’agir.

Merci aux milliers de personnes présentes et aux associations et collectifs organisateurs : Eau&Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, La Maison de la Consommation et de l’Environnement, Les fédérations de pêche d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, FNE Loire-Atlantique, GAB44, Collectif Sans Pesticides, Le collectif de soutien aux victimes de pesticides.

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