Rémunération des AESH sur la pause déjeuner
Depuis novembre 2020, l’organisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap dans les écoles, les collèges et les lycées – déjà fragile – était mise à mal par une situation ubuesque : la rémunération des accompagnantes et accompagnants d’élèves en situation de handicap n’était pas prise en charge par l’État du temps de travail sur la pause déjeuner à l’opposé des autres périodes de travail.
C’était une situation ubuesque que le Parlement a résolue.
Une situation ubuesque en premier lieu pour les élèves qui pouvaient se retrouver sans accompagnatrice ou accompagnateur (AESH) pour la pause méridienne en dépit de leurs besoins. C’était une rupture du service public et mise en péril de leur scolarisation. Le problème reposait alors sur les parents qui devaient soit entreprendre des démarches auprès de la collectivité territoriale pour bénéficier d’un·e AESH soit assurer eux-mêmes l’accompagnement de leur enfant. C’était une source d’inégalités sociales.
Une situation ubuesque aussi pour les AESH qui devaient jongler entre différents contrats et différents employeurs. C’était une dégradation de leurs conditions de travail, déjà précaires.
Une situation ubuesque enfin pour les collectivités locales qui devaient alors assurer la rémunération des AESH sur la pause déjeuner. Quand on connaît les contraintes financières des petites communes ou les difficultés budgétaires des départements, il était impensable de faire peser cet accompagnement sur leurs capacités financières. C’était une source d’inégalités territoriales.
A partir de la rentrée 2024, les AESH seront rémunérés par l’État sur la pause méridienne. C’est certes une amélioration, pour autant il est nécessaire de faire bien plus pour améliorer les conditions de travail des AESH et l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
« Le service public de l’éducation veille à la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction ». C’est le principe fondamental d’une école inclusive qui est inscrit dans le code de l’éducation. Pour y parvenir, des moyens supplémentaires doivent être mis en place pour rendre effectif le droit à la scolarité des élèves en situation de handicap. Car scolariser des élèves en situation de handicap sans l’accompagnement nécessaire, ce n’est pas de l’inclusion. C’est au contraire une fois de plus une charge excessive que l’on fait reposer sur les parents, sur les enseignant·es et sur les établissements. Notre service public de l’éducation est national – c’est donc à l’État de prendre ses responsabilités.
Je défends ainsi notamment l’intégration des AESH comme titulaires de la fonction publique, seul véritable moyen de reconnaître ce métier, valoriser leur rémunération et offrir des perspectives de carrière. De par leur nombre, les AESH sont aujourd’hui la deuxième composante salariale de l’Éducation nationale. Une composante précarisée, aux temps partiels subis et aux faibles rémunérations, composée – sans surprise – pour plus de 90 % de femmes.
Plus que l’uniforme ou les groupes de niveaux, voilà un chantier prioritaire pour l’Éducation auquel le Gouvernement devrait s’atteler.